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9 mai 2009 6 09 /05 /mai /2009 20:33

d’après les notes et la publication de Mr Henri Bricout

Herbelles,  petite commune de 481 habitants, du canton d’Aire sur la Lys, de l’arrondissement de St Omer existait en tant que village avant le Xème siècle. Dans des diplômes de X ème siècle, on trouve le nom d’Herbelles sous la forme : Arabella. En l’an 1016 dans une charte émanée du prévôt du chapitre de St Omer, Herbelles est citée sous la forme : Hardbera lien. Le cartulaire de St Bertin l’appelle en 1026 Harbela. A cette date, l’évêque de Therouanne cède  à Rodevic abbé de St Bertin, les autels d’Herbelles en échange de la terre de Laurentia ‘Lumbres) et plusieurs autres bien. On la trouve citée, le 23 mars 1096 dans le privilège du pape Urbain II : Eclesiam de Harbela (Eglise d’Herbelles)  .

En 1107, ce village est mentionné dans une lettre par laquelle le pape Pascal II confirme l’abbaye de st Bertin en la possession de l’autel d’Herbelles. En 1139 on trouve Herbela. En 1286, Herbele, en 1329 Herbella ou Herbelles, en 1349 Herbele ou Herlebiele, en 1375 Herbelles, et plus tard Herbelle, et depuis la révolution de 1789 Herbelles.

Sous les évêques de Boulogne, la paroisse d’Herbelles faisait partie du doyenné de Bléquin. Il ne faut pas s’étonner de voir ce village si proche de St Omer, appartenir au diocèse de Boulogne. Lorsqu’on partagea en deux portions le diocèse de Therouanne, on ne s’inquiéta pas de l’endroit où seraient érigés les nouveaux sièges épiscopaux. Le roi de France eut pour lui la moitié du diocèse et dans cette moitié, il fit mettre le siège épiscopal à Boulogne seule ville importante de la circonscription. Quand à l’empereur Charles Quint, dans la moitié qui lui échut, il créa les deux évêchés d’Ypres  et de St Omer.

Les Morins, tribus celtiques, habitant les contrées boisées et marécageuses qui correspondent au nord de l’artois et à la Flandre étaient des hommes, pour la plupart, sans loi et sans mœurs, adorateurs du dieu de la guerre. Les premiers missionnaires de la Morinie furent St Fuscien et St Victorien qui vinrent à Therouanne et dans les environs. Comme l’a décrit un écrivain, la Morinie était un enchevêtrement inextricable de forêts et de marais. Soumis par César après des luttes héroïques, les Morins tombaient sous la domination des romains.

En abattant un arbre fin 1884 ou début 1885, on a découvert un auréus de Tibère (empereur romain de l’époque de JC) sur lequel était indiqué PONTIF MAXIM. Entre la vallée Barbier et le fond de Bientques, une villa gallo romaine orientée Ouest-Est a été révélée par photographie aérienne.

Clodion, chef d’une tribu Franque s’empara ensuite de toute cette contrée vers l’an 430.

Ainsi donc, Gaulois, Romains et Francs occupèrent tout ce pays, et jusqu’au siège de Therouanne par l’empereur Charles Quint en 1553. Herbelles faisait partie de la Morinie (d’après l’étymologie, ce mot signifie : lande, marais, plaine marécageuse).

D’après un vieux chroniqueur, le village d’Herbelles était situé sur la route  qui  conduit au port Itius (peut être Ambleteuse), nommé aussi Iccus Portus, port de la Gaule, sur le détroit de Gaule (pas de Calais).veu-on ici désigner la chaussée Brunehaut qui limite son territoire au sud, le chemin de Leulines (aujourd’hui rue Brocquoise) ou le vieux chemin de

Remilly qui la traverse et se dirige vers la mer. Ce qui est certain, c’est que le territoire d’Herbelles, (sauf quelques parcelles qui devaient rente aux évêques D’
Ypres et au seigneur de Louicq) relevaient des seigneurs de Saint Bertin.

Ainsi qu’il arrive à presque toutes les seigneuries, possédées par Saint Bertin, Herbelles, n’a pas d’histoire civile : saint Bertin, qui relevait la dîme et les autres redevances féodales, se chargeait de presque toutes les dépenses de la communauté d’habitants ; le monastère entretenait l’église et se chargeait de l’instruction de la jeunesse. L’abbaye st Bertin fondée en 648 par saint Bertin lui même, dans la ville de Sithiu (St Omer) tient donc une place importante dans l’histoire d’Herbelles.

Sous le nom de l’abbaye, on désigne un monastère composé de moines ou de chanoines réguliers et gouvernés par un abbé. Grâce aux donations, nombreuses et généreuses faites à l’abbaye saint Bertin par des membres de la noblesse, comme par exemple celles d’Adroald, seigneur de Sithiu, qui offrit à Saint Bertin tout le terrain nécessaire à l’établissement de son abbaye, ainsi que toutes ses propriétés situées sur le territoire de Therouanne, ces religieux qui étaient plus de deux cents quelques années après la fondation du monastère, exercèrent une grande action religieuse et sociale sur toute la contrée et sur Herbelles.

Doués d’une grande science, d’une vertu consommée, tous ces religieux ont puissamment contribués au développement de l’agriculture, des lettres et des sciences et surtout à l’accroissement de la vie religieuse dans notre pays. Ainsi leur influence était-elle de recevoir de nombreux dons, de voir leur établissement prospérer et devenir ainsi l’une des plus belles abbayes du Nord de la France.

Ne désirant que le bonheur, le bien-être des hommes, les pauvres comme les riches, les savants comme les ignorants, recouvraient à leur services. Bien plus, les nobles, les comtes du pays devinrent leurs protecteurs, très heureux aussi, par des donations, d’agrandir leur domaine. De leur côté, les religieux consacraient la majeure partie de leurs biens et de leurs revenus à nourrir les indigents, à construire ou à entretenir les églises, à assainir les marais, à défricher les forêts pour fonder les villages. Tous les habitants de la contrée profitaient ainsi de leur dévouement et de leurs richesses.

Dans le cartulaire de St Bertin on trouve quelques donations. Le premier acte remonte en 975.Richilde en cette année, une noble matrone, renommée par sa grande piété, comme aussi par sa générosité, providence des pauvres comme on l’appelait dans toute la région, possédant à Herbelles des terres, des prés, des propriétés, fit don à l’abbaye de Sithiu et à la congrégation de tous ses biens qu’elle possédait sur le territoire d’Herbelles à la condition que pendant toute sa vie entière, elle jouisse de toutes ses propriétés et qu’après sa mort, un certain nombre de messes soit dites pour le repos de son âme et que chaque jour elle soit recommandée aux prières de la congrégation.

En 1286, Bauduin, ancien prévôt d’Herbelles (le prévôt était le titre donné à différents officiers seigneuriaux ou royaux ayant juridiction ou exerçant une haute surveillance) notifie avoir vendu à l’abbaye St Bertin, 25 mesures de terre séantes à Herbelles savoir :

1)    un grand champ, 8 mesures, 1 quartier

2)    à la couture, 5 quartiers et 20 verges

3)    du lieu dit : la terre des moines, 4 mesures, 3 quartiers.

4)    Au val le moine, 5 mesures ½. Le dit Bauduin, renonce et cède à l’abbaye sa prévôté d’Herbelles avec toutes ses dépendances.


vin
En 1346, Guillaume de la Mannerine prend saisine par devant les baillis (un bailli était un officier de robe ou d’épées qui rendait la justice au nom du roi ou d’un seigneur) et échevins d’Herbelles (un échevin est un ancien magistrat chargé de la direction de la police et des affaires communales).

En 1347, le notaire jean de St jean donne au couvent de St Bertin en pure aumône, le terrage d’Herbelles, afin d’avoir la perpétuité dans l’église du monastère, d’un obis anniversaire après sa mort.

En 1376, Gilles de la Combe, bourgeois de St Omer, vend à jean de st jean 5 quartiers de blé de rente annuelle sur le terrage d’Herbelles.

En 1423, le couvent st Bertin donne à perpétuité à Jean Dauchet, 12 mesures de fiefs gisantes au village d’Herbelles, au lieu nommé « le bois Wallon » à charge de 100 sols (100 sous) de rente annuelle au profit du couvent. Par fief, on entendait une terre ou un autre bien qu’un vassal tenait d’un seigneur, à charge de lui prêter foi et hommage et de lui fournir certaines redevances.

En 1424, Simon de Caudrebonne, procureur de l’abbaye de st Bertin arrente à Jean d’Aubert, 12 mesures de terre, sises au bois Wallon, attenantes au chemin de Seulines dans la paroisse d’Herbelles.

En 1473, Guillaume d’Audenforf et demoiselle Marie de Lonpré sa femme, vendent à Sire Jacques Pol, 5 quartiers de terre appelés Ilot, et un fief côtier, à Herbelles. Cette vente a eu lieu en la présence de Robillart, Pierre Delepouve et Pierre Duploich, aux lieux dits le Mont Le Maître, Le Bosquel, la rue Capon, le Hayette.

En 1557-1560, vente de terres au profit de l’abbaye St Bertin gisant au Cuinq Blondel.

En 1562, Philippe Caron, vend aux religieux de St Bertin une terre au val Haffroy.

En 1567, Philippe de la Caronne bailli d’Herbelles vend une terre aux religieux d’Herbelles.

En 1630, le roi Philippe IV vend à l’abbaye de St Bertin les redevances au quiem d’avoine, qu’il a à Herbelles pour 2128 livres de sols, qu’il pourra racheter au même prix quand il le voudra.

Dans le registre des impositions, on apprendra qu’en :

1669, 28 décembre, au terroir d’Herbelles, tenue du fief Frigori.

1682, 23 décembre, terrage de Cocquembot, vente de terres tenues de la seigneurie d’Herbelles.

1759, les abbés et religieux de l’abbaye St Bertin possèdent la seigneurie dudit lieu, dont le revenu en censives (droits seigneuriaux en argent) s’élève à 5651.5s.

1759, le sieur Alexandre possède un fief nommé le fief de Luwicq, dont le revenu en censives est de 4 rasières de blé évaluées à 30 l.

1780, le sieur Alexandre de Menka a la seigneurie de Luique à Herbelles


Des renseignements puisés dans un vieux manuscrit du XVII ème, nous voyons que le territoire de la seigneurie d’Herbelles était divisé en lieux dits qui figurent encore au cadastre de nos jours, tels que le val Blondel, la couture, le bois Wallon, la Gardonnoy, le Bosquet, la vallée Barbier..Ces lieux dits se subdivisèrent en « Quiefs » comprenant chacun un certain nombre de parcelles, et ayant tous une appellation Qqui paraissait se rapporter à d’anciens propriétaires : tels que au Quief Lambert, au Quief Ernout le Comte, au Quief Doron de la Haye.

Les parcelles de chaque Quief étaient désignées avec leur lieux dits et leur contenance en mesures, demi-mesures, quartiers et en verges ( la mesure valait alors 100 verges).

A chaque parcelle étaient désignées les rentes (impôts) qu’elle devait en Biguets , lit et plinthes.

D’après la carte du plan d’Herbelles, il est à remarquer aussi que plusieurs rues et ruelles ont changé de nom, la rue Gaillot qu’on appelait la rue de Beauvais, rue sous la ville s’appelait la rue Marion, ruelle Bocquet s’appelait Thilloy, rue des Vérinettes s’appelait rue Loeuicq, la rue Titelouze de Gournay s’appelait rue du Mortier (elle a changé de nom en 1951 en reconnaissance  pour l’héritier du comte de Titelouze ; elle a consenti à céder une parcelle de terrain afin de permettre l’élargissement de la rue). La place s’appelait rue du Bucq ( le Bucq était le puits, en patois on dit le puche).

Des chemins ont disparus, beaucoup avec le remembrement en 1984. (rue des saules, chemin de St Omer, rue campon) une partie du chemin de Remilly à été supprimé lui , en 1878 à cause de la construction du chemin entre Delettes et Inghem.

La rue du camps Normand a changé de place, elle est maintenant à la place de la rue qui s’appelait chemin d’Inghem ; l’ancienne rue puis ruelle du camp normand n’existe plus. Le puits, sous la verte voie (rue du camps normand aujourd’hui) tire son nom d’ine maitaierie avec un puits profond que possédaient à cet endroit les moines de l’abbaye de Saint Jean au Mont. Ceux ci, venaient chaque jour puiser de l’eau en suivant le sentier qui conduisait au mont Saint Jean jusqu’à la vallée  des moines.(d’ou le nom de ce lieu dit) et qui se prolongeait par l’ancien chemin du Piriets (prieuré) depuis le Lilot jusqu’au puits. Ce chemin n’existe plus aujourd’hui.

Au XVIIème siècle il n’existait qu’un puits communal : le puits de Couroulle Grand rue. Le puits du Hamel et celui de la place ne sont pas mentionnés dans cet antique manuscrit. Le puits de la rue Broquoise existait, mais sur la propriété de Jossine Alexandre.

Il est encore question dans ce manuscrit de l’existence de deux mares : « la fosse du Loevicq (flot Jean Péronne) et la Fontainette ( la Fontenelle). Les 4 puits mentionnés plus haut apparaissent cette fois sur une carte de 1906.
Aukourd’hui 2 puits restent encore visibles, celui de la grand rue et celui de la rue Brocquoise. Ils ont environ 50 mètres de profondeur. En ce qui concerne les mares, l’une est remplacée par une salle communale, l’autre par un parking.


En 959, il tomba une brume rougeâtre entre St Omer et Thérouanne. L’abbé St Bertin fit des prières publiques dans la région, à Inghem notamment. Aujourd’hui on peut expliquer ce phénomène assez courant : il est causé par les tempêtes tropicales qui amènent du sable d’Afrique jusque dans le nord de la France.

En 960, épidémie de peste qui envahit tout le diocèse de Thérouanne et décima tous les habitants de Therouanne et des villages placés à ses portes. Herbelles fut très éprouvé par ce fléau. D’autres épidémies de peste eurent lieu en 1426, 1496 et 1635.

En 1042 un tremblement de terre occasionna de nombreux dégâts.

En 1147, tremblements de terre à StOmer et dans toute la contrée.

En 1171, Didier évêque des Morins termine un différend touchant l’église d’Herbelles.

Peu après des vents impétueux renversent les tours, les maisons, les églises et bouleversent des forêts entières.

L’année 1221, vit éclater une maladie cruelle, la lèpre. Dans des lieux écartés on éleva des hospices qu’on appela maladreries ou léproseries. A Herbelles, la léproserie se trouvait à l’ouest d’Herbelles au lieu dit les Vérinettes.(Elle était construite sur 14 ares de Terre aboutissant à la rue Beauvois et au sentier de Cléty à Herbelles: Source Mémoires de la société des antiquaires de la Morinie édition 1864-1869)



Le 11 décembre 1410, le roi Charles VI permet à l’évêque de Therouanne de s’accorder avec les religieux de St Bertin dans une affaire concernant un appel, relativement à certaines obligations que le dit évêque avait voulu imposer aux gens d’Herbelles ; en effet les évêques voulaient obliger les gens d’Herbelles au guet et à la garde de Therouanne.

En 1582, des orages, des ouragans, de violentes tempêtes viennent submerger les récoltes, renverser les arbres et les habitations et tuer beaucoup d’hommes et de bestiaux. Très éprouvés par ces fléaux, Herbelles se trouva dans la plus grande disette.
   


Herbelles pendant la révolution


Le village d’Herbelles quoique très religieux fût le théâtre de spoliations et de profanations. Certains habitants à l’esprit révolutionnaire, crurent bon de s’attaquer tout d’abord aux arbres qui se trouvaient en grand nombre sur le terrain communal. Pour aller plus vite ils ont coupé tous les arbres de la « blanche taille » puis ont arrachés tous les pieds. Les auteurs de ces forfaits brisèrent ensuite tous les arbres du cimetière et les vendirent. Non contents de s’attaquer aux biens de la communauté, la main rapce de la révolution s’étendit aussi sur les biens de l’église et du presbytère.

A l’époque de la révolution l’abbé Defasque desservait la paroisse depuis 10 ans. Malgré son dévouement, il rencontra l’amour et la haine. Pendant plusieurs années, l’église a été profanée et servit de magasin de salpêtre. Forcé de quitter le presbytère, l’abbé Defasque se retirera dans une maison appartenant à Alexandre de Mencas, un habitant du pays, où se donnaient de tristes divertissements.

Parmi les scélérat qui se trouvaient à Herbelles un nommé Folé, voleur célèbre, ivrogne invétéré, que l’abbé Defasque, par pitié pour sa famille avait fait sortir de prison quelques années auparavant, se fit remarquer par sa cruauté et ses propos infâmes. A la vue de sa noire et monstrueuse ingratitude, un homme du pays lui dit un jour : «  tu ne te souviens donc plus que c’est monsieur le curé qui t’a enlevé de la corde ? «  et la brute de répondre «  le temps passé n’est plus « .

C’est ce même et triste personnage qui dans sa rage sectaire et insensée, détruisit une belle chapelle dédiée à la sainte vierge et qui se trouvait sur la place de la commune. Cette chapelle tomba pour ne plus se relever, sous les coups de pioche de ce forcené qui mourut quelques semaines après d’une mort terrible et douloureuse.
Malgré le départ forcé de l’Abbé Defasque, curé de la paroisse, les habitants ne furent pas absolument privés du culte religieux. Avec M l’abbé de Paris Missionnaire du calvaire, qui vint souvent à Herbelles. Messieurs Serniclay, Lourdel, Delepouve et Braure y firent aussi quelques apparitions.

Des personnes dévouées, généreuses, et de grande foi, se faisaient un devoir au péril de leur vie d’aller chercher ces prêtres., de les nourrir, de les abriter et de les reconduire dans un autre poste où leur ministère était nécessaire. L’histoire a conservé les noms de ces belles familles : ce sont les Duchateau, Contart, Toursel, François Allouchery et Gouy.
   

Alexandrine Duchateau, chez qui l’on disait la messe pendant la nuit, pour une lettre dite « miraculeuse » qu’elle avait transcrite, fut dénoncée par son oncle, chef du club de Thérouanne où elle avait été la marraine. Il apporta l’acte de baptême pour confronter la signature de sa nièce avec la lettre qu’elle avait acceptée et pour ce fait, fut conduite en prison à St Omer et condamnée à être guillotinée après lui avoir coupé les cheveux.  Heureusement pour elle, sur ces entrefaites, la déchéance de Lebon est arrivée. Le guillotineur fût à son tour exécuté.

 
Prudence Obin, femme de Toursel, mère de 4 prêtres, fit preuve aussi d’un zèle admirable au service de la religion. Dénoncée comme portant des enfants à Saint Jean pour être baptisés par M. l’Abbé Paris, elle fût sur le point d’être arrêtée et de subir les cruautés de la révolution. Elle réussit à échapper à cette fièvre de sang. Outre ces deus femmes admirables, il nous faut encore citer le cas de Rose Margez que les révolutionnaires forcèrent d’aller, avec quelques unes de ses compagnes, sur le mont de Clarques pour assister à la destruction de plusieurs statues.

Dans la demeure de chez Contart, eut lieu une cérémonie de première communion solennelle. C’est là, dans une cave et pendant la nuit, qu’Alexandrine Margez, sœur de Rose Margez, reçut pour la première fois l’ostie.

En 1792, alors que l’assemblée proclame la patrie en danger, deux Herbellois, à qui on a donné une somme d’argent, partent rejoindre les volontaires fidèles à la révolution pour se battre contre les autrichiens.


Herbelles depuis 1800


Vers 1800, la France fatiguée des sanglantes orgies de la révolution, était plus lasse encore de vivre dans le culte public et sans religion, Napoléon Bonaparte, devenu premier consul, résolut de rétablir peu à peu le culte.

En 1802, l’église d’Herbelles fut rendue au culte dans le plus triste état. Pendant environ deux années, de 1804 à 1806, la paroisse d’Herbelles devint l’annexe d’Inghem. M. l’abbé Coyecque, natif d’Inghem et grand vicaire général de St Omer, a voulu conserver Inghem comme paroisse et fit nommer l’abbé Thuillier. Toutefois, les habitants d’Herbelles plus nombreux que ceux d’Inghem, puis heureux et fiers de posséder encore quelques biens, de l’église, firent valoir leur titre auprès de la première autorité ecclésiastique, et leur requête fut agrée.

Octobre 1854 ; visite épiscopale de Monseigneur Parisis, évêque d’Arras. Tout fut mis en œuvre pour le recevoir : jolie cavalcade, nombreux arcs de triomphe, discours de Mr le Maire accompagné de tout le conseil municipal. Le lendemain de son arrivée, Monseigneur donna la confirmation aux enfants d’Herbelles.

1869 : érection d’un calvaire, élevé par M Louis Allouchery sur une de ses propriétés, en face de la grande route d’Herbelles à Bientques offert par Mélanie Gouy. Sermon de l’abbé Pallandre d’Herbelles (alors professeur à Sainte Marie d’Aire).

18 avril 1885 : visite épiscopale de Monseigneur Demol.

2 mai 1886 : bénédiction de la chapelle Notre Dame des Affligés, don de M Marcellin Lapouille, maire de la commune, en souvenir de ses 3 enfants qu’il a perdus, âgés de 10 à 15 ans. La bénédiction de cette chapelle, monument gracieux par trois prêtres originaires du village : les abbés Palandre, Demol et Ansel. C’est l’abbé Gomel, directeur du pensionnat de Dohem, entouré d’une foule nombreuse et de 18 ecclésiastiques qui bénit cette chapelle. L’allocution a été faite par l’abbé Cochet Supérieur de Saint Bertin. Chaque année une procession aura lieu le 3ème dimanche de septembre.

1897 : bénédiction de la statue de Saint Antoine de Padoue, donnée par la Comtesse du Tertre.

1899 : agrandissement de la mare de la place et de celle du tourniquet.

1913 : Monseigneur Lobbedey s’arrête à Herbelles.

1921 : souscription publique pour élever un monument aux morts de la grande guerre (1292.75f)  devis réalisé par M Rabischon marbrier sculpteur à Aire sur la Lys


1923 : distribution de l’énergie électrique.

1925 : Marcel Legrain, conseiller municipal, met à la disposition de la commune un local pour assurer un service dentaire pour les enfants pauvres. Ce projet est finalement abandonné devant l’ampleur des dépenses.


1926 : procession dans le village, les statues de l’église sont sorties ; Jeanne d’Arc est mise à l’honneur.


1927 : gérance d’un débit de tabac.

1930 : distribution éventuelle de l’eau (choix de l’empereur)


1931 : construction d’une muraille près de la mare « Fontenelle ».

1941 : création d’un atelier public pour la distillation du cidre local appartenant à M Louis Lapouille.

1945 : remise en état du monument aux morts par un artisan de la commune.

1946 : distribution d’eau potable : création d’un syndicat intercommunal.

1946 : kermesse prévue par M le curé pour réparer l’église, finalement supprimée car un concert et un bal sont organisés par le maire dans le même but.

1948 : commémoration de la révolution de 1848 ; plantation d’un arbre de la liberté (carrefour des chemins de Pihem et d’Inghem).

1949 : réinhumation du corps de M. Léon Emile Joseph Ducatel décédé à Clermont Ferrand en 1941.

1951 : changement du nom de la rue « Mortier » en celui de Titelouze de Gournay.

1952 : électrification du Mont Lemaitre.

1955 : salle communale en bois récupérée à St Pol.

1956 : tarifs de la salle des fêtes située sur la place à l’emplacement de la mare. La salle en bois a été amenée de St  Pol par un grand nombre de jeunes du village.

1965 : vente de bois d’un pan de mur défectueux de la salle des fêtes.

1966 :réfection d’un pan de mur devenu dangereux.

1967 : transformation et amélioration de la salle.

1968 : aménagement de la ruelle Bocquet

1970 : aménagement du chemin du Monchel.

1975 : construction en dur de la salle communale.

A une époque pas si lointaine, on comptait 6 débits de boissons, quelques artisans et commerçants (maréchal ferrand, menuisier, 3 épiceries, bazar, 2 brasseries). On trouvait même de la vigne (près de la rue des Saules par exemple).


Dans le village, on peut encore trouver quelques signes du passé. Sur une maison (ancienne de Désiré Contard) on peut lire au creux sur l’entablement de la corniche : »OEDEM SIBI SENECHAL FECIT ». On remarque sur le même édifice un cadran solaire ancien.

Dans le mur de la ferme anciennement Abdon Sagnier a été encastrée une pierre provenant d’une ancienne chapelle du village (sans doute détruite pendant la révolution). On ne peut déchiffrer que les premières lignes de cette inscription

GLORIA PATRI ET FILIO
ET SPIRITUT SANCTO
JESU DOMINE



Sur une assise de grès provenant de l’ancienne église de Berguettes, aujourd’hui dans la cour du presbytère, on lit, en relief :

S.P ORA. PRO NOBIS










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commentaires

L
<br /> bravo pour votre site !<br /> Est-il possible de venir parler de l'histoire de votre commune le mercredi 7 octobre au départ de la randonnée pédestre organisée par la Communauté de Communes de la Morinie : départ à 14 heures<br /> devant l'église d'Herbelles<br /> <br /> <br />
Répondre
<br /> <br /> bonjour,<br /> <br /> Je vous remercie de l'intérêt que vous avez porté à la lecture de ce blog et notamment sur cette page d'histoire du village, mais je n'ai fait que retranscrire un très beau travail de<br /> Monsieur Bricout (ancien instituteur de la commune) . Je ne serai donc pas le mieux placé pour répondre à votre invitation et j'en suis désolé.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Il m'est par contre possible, si vous le souhaitez, de rajouter sur mon blog un lien, une rubrique ou des renseignements concernant votre groupe de randonnée pédestre si vous me communiquez les<br /> éléments nécessaires.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> cordialement,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />